Addiction aux réseaux sociaux : parlons-en !

Addiction aux réseaux sociaux : parlons-en !

Facebook, Instagram, Snapchat et autres .. Nous multiplions quotidiennement les connexions aux réseaux sociaux. Mais à partir de quand cette fréquentation devient-elle une problématique? Notre consommation effrénée, ne cacherait-elle pas une réelle addiction ?

Une dépendance, une addiction ?

Etre dépendant des réseaux sociaux c’est être incapable de passer quelques heures sans poster des commentaires ou lire les commentaires des autres et rester à l’affut des nouveaux potins qui circulent sur le réseau quitte à y passer la journée. Une addiction passe toujours en priorité : poster des tweets au lieu de faire ses devoirs, passer ses heures de bureau sur facebook, etc.

Comment expliquer ce besoin de consulter les réseaux sociaux et à partir de quand devient-il problématique ?

Les réseaux sociaux ne sont pas addictifs par eux-mêmes. Pour comprendre ces conduites compulsives, il faut s’intéresser à ce que la personne cherche sur ces sites : un rapport avec l’autre. Or ce besoin de l’autre existe depuis la nuit des temps, comme en témoignent les différentes associations de dépendants affectifs. Il faut cesser de considérer que ces conduites excessives ne concernent que les adolescents ou les « grands enfants » mais que des adultes peuvent être également touchés. Si un jeune peut trouver un repère identitaire dans une fréquentation intense des réseaux sociaux, avec un processus de reconnaissance par ses pairs, que penser d’une conduite similaire chez un homme ou une femme de quarante ans, qui possède un travail, une famille ? Cela commence déjà à se voir, notamment en ce qui concerne l’addiction aux jeux vidéo, qui n’est plus seulement une problématique « jeune » mais touche également des trentenaires qui ne sortent plus de chez eux et passent leur temps à jouer. Quant à savoir reconnaître lorsque la situation devient problématique, il est en réalité très difficile de quantifier un « abus de réseaux sociaux ». On peut estimer qu’une connexion toutes les 30 minutes est de l’ordre du déraisonnable mais cela peut varier en fonction de l’individu : Pourquoi se connecte-t-il aussi fréquemment ? Que recherche-t-il ? Est-il passif ou partage-t-il des choses lors de ces connexions ? etc.

Comment comprendre une telle addiction pour les réseaux sociaux ?

Les réseaux sociaux ont révélé la tradition « voyeuse » de la France. Nous avons en Hexagone un réel héritage des pensées telles que « Vivons bien, vivons cachés ». Mais s’il faut prêter une attention particulière à l’image que nous renvoyons, il n’y a pas de mal à étudier l’autre sous toutes ses coutures, ce qui est une position assez voyeuriste. Nous avons aussi été, pendant très longtemps, des spectateurs télé. Cela nous a confortés dans cette posture d’observation de l’autre. Les réseaux sociaux assouvissent à la fois ce besoin voyeur, mais montrent aussi notre besoin quasi-vital de s’exhiber, de se montrer. Ce que cela révèle, c’est notre fragilité narcissique liée à une culture moderne de l’idéal, de la performance, de la réussite à tout prix. Nous allons chercher dans les réseaux sociaux des récompenses narcissiques qui vont nous permettre de nous sentir mieux. Car l’image que nous donnons à voir aux autres est toujours choisie voire manipulée à notre avantage. Globalement, notre usage des réseaux sociaux et du téléphone portable, ce « doudou sans fil », vient aussi révéler notre incapacité à être seuls. Ce n’est pas parce qu’on est seul derrière son écran qu’on se sent seul : Internet c’est la possibilité de communiquer 24h sur 24, 7 jours sur 7. Les réseaux sociaux viennent colmater ces angoisses de solitude et remplir ce vide psychique tout en adoucissant nos fragilités.