Maladie inconnue : Centaine de mystérieux cas d’hépatite aiguë chez les enfants

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) continue de recevoir des dizaines de signalements de cas d’hépatites chez des enfants dont l’origine reste à déterminer, avec au total près de 280 cas probables dans le monde entier, a-t-elle indiqué jeudi 5 mai.

La majorité des cas détectés en Europe et USA

La majorité des cas ont été signalés en Europe, d’abord au Royaume-Uni. Le 5 avril, l’OMS a été informée de 10 cas d’hépatite aiguë sévère d’étiologie inconnue chez des enfants de moins de 10 ans au centre de l’Ecosse. Le 8 avril, 74 cas avaient été identifiés au Royaume-Uni.

Aussi le Danemark, l’Irlande, les Pays-Bas et l’Espagne ont eux aussi signalé des cas similaires.

Aux Etats-Unis, l’Etat de l’Alabama a lui aussi identifié neuf cas suspects chez des enfants âgés d’un à six ans.

Enquête après le décès de cinq enfants

L’épidémie se répand et le mystère demeure, les autorités sanitaires américaines ont annoncé vendredi 6 Mai enquêter sur 109 cas d’hépatites d’origine inconnue chez des enfants, dont cinq décès.

14 % des enfants touchés ont dû recevoir une greffe de foie. Ces cas de sévères inflammations du foie ont été détectés dans 25 États et territoires américains, et les enfants touchés ont un âge médian de seulement deux ans, selon le Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).

Quels sont les symptômes de cette hépatite ?

Cette hépatite touche principalement les enfants de moins de 10 ans, et se manifeste par des symptômes comme jaunisse, diarrhées, vomissements et douleurs abdominales. Certains cas ont nécessité une transplantation du foie.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a indiqué que la plupart des cas signalés ont été hospitalisés, et confrontés à des vomissements, des douleurs abdominales, et des diarrhées. La fièvre ne semble toutefois pas faire partie des symptômes éprouvés et certains des cas signalaient des symptômes gastro-intestinaux, y compris des douleurs abdominales.

Y a-t-il un lien établi entre le Covid-19 et ces inflammations du foie ?

La possibilité d’un lien avec la COVID-19 circule toujours, mais semble peu probable, selon des scientifiques qui jugent que le nombre de cas d’hépatite serait beaucoup plus élevé si c’était le cas. Le rôle des vaccins contre la COVID-19 a également été écarté, puisqu’une grande majorité des enfants n’étaient pas vaccinés, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé. Les investigations se poursuivent dans tous les pays ayant rapporté des cas.

En effet, sur les 74 cas qui ont été détectés en Bretagne, plusieurs enfants ont été testés positifs au Covid-19. L’Organisation Mondiale de la Santé a indiqué être sûr de multiples pistes et n’exclut pas un virus de type adénovirus comme le SARS-CoV-2. Pour l’heure, l’organisme estime que « le rôle de ses agents pathogènes dans le développement de la maladie n’est pas clair ». De son côté, la sécurité sanitaire du Royaume-Uni (UKHSA) indique que ces cas d’hépatites ne seraient pas liés à quelque infection au virus que ce soit.

D’une part et en relation avec les vaccins, une étude précédente menée pour le compte de Pfizer au cours du second semestre 2020 a révélé que le contenu des injections de Covid-19 et la protéine de pointe qu’ils ordonnent aux cellules d’une personne de produire, ne restent pas au site d’injection et circulent plutôt vers toutes les parties du corps pendant au moins 48 heures. Cependant, le temps qu’ils circulent/accumulent pourrait être beaucoup plus long, mais les scientifiques qui ont mené l’étude n’ont pris des observations que pendant 48 heures.

La plus grande concentration de l’injection Pfizer Covid-19 a été observée dans le foie, 16% de la dose administrée étant observée dans l’organe après 48 heures.

Y a-t-il donc un lien entre les vaccins et cette étrange maladie du foie ?

C’est quoi une hépatite aiguë ?

L’hépatite aiguë correspond à une inflammation du foie, c’est-à-dire à un infiltrat de globules blancs dans le foie, associée à une destruction des cellules hépatiques (appelées hépatocytes). Cette nécro-inflammation est donc caractéristique d’une hépatite. L’hépatite aiguë survient dans un intervalle de temps court (de quelques jours à quelques semaines).

Quelle est la durée d’une hépatite aiguë ?

Une hépatite aiguë dure de quelques jours à quelques semaines, et au maximum six mois. La majorité des symptômes disparaissent en général en une semaine. Les symptômes comme la jaunisse disparaissent en 2 à 4 semaines. Dans certains cas, il faut plusieurs mois pour que la jaunisse guérisse complètement.

Comment soigner une hépatite aiguë ?

Pour les hépatites A et B, il n’y a pas de traitement. « 90% des hépatites guérissent spontanément, sans traitement, car le corps parvient à combattre naturellement les virus en cause. On surveille les taux de transaminases jusqu’à temps qu’ils se normalisent. L’hépatite A guérit toujours sans séquelles, sauf si c’est une hépatite fulminante, mais c’est très rare.

L’hépatite B (guérison spontanée dans 90% des cas) et l’hépatite C (guérison spontanée dans 50% des cas) ne sont pas traitées, sauf si elles durent plus de 6 mois. Il faudra alors réaliser un dosage des transaminases et diriger le patient vers un hépatologue. Il existe un traitement contre l’hépatite C qui permet la guérison dans 100% des cas (association de 2 ou 3 antiviraux à action directe administrés par voie orale pendant 8 à 12 semaines et bien tolérés). On ne dispose d’aucun traitement pour infléchir une hépatite E. Par ailleurs, il y a des nouveaux traitements qui arrivent sur le marché pour traiter les hépatites rares ». Une hépatite entraînée par le virus de l’herpès ou le CMV (ce sont des hépatites assez rares) ne nécessite pas de traitement. Une surveillance, du repos et une alimentation équilibrée sont préconisés. Les symptômes disparaissent spontanément. Les personnes atteintes d’hépatite aiguë sévère peuvent nécessiter une hospitalisation afin que les symptômes puissent être traités. En cas d’hépatite fulminante, une transplantation hépatique peut être réalisée en urgence, elle représente le meilleur espoir de survie.