Silicium : tirer le vrai du faux

Silicium : tirer le vrai du faux

Le silicium est un oligoélément dont on dit qu’il est très utile à notre organisme. Des compléments alimentaires à base de silicium abondent partout dans les pharmacies et les magasins spécialisés. Quelle est l’utilité réelle de cet oligoélément très répandu dans la nature, dans les roches et le règne minéral en général ? Est-il bio disponible dans les aliments ou pas ?

Le silicium des aliments est-il bio disponible ?

Des campagnes marketing très élaborées nous disent que le silicium présent dans les aliments ne serait pas assimilable par notre organisme.
La biodisponibilité du silicium, c’est-à-dire sa capacité à être assimilé par notre organisme, varie selon sa forme. En théorie, les végétaux extraient cet élément minéral du sol et l’incorporent à leur métabolisme, quand nous en consommons ensuite, une partie de ce silicium va dans notre organisme. Au moins en théorie…
A l’état minéral, la silice (ou dioxyde de silicium) est insoluble, et est donc mal absorbée par notre corps. Le silicium est facilement assimi­lable lorsqu’il est sous forme d’acide orthosilicique, mais à une condition : que les molécules restent libres, non agglomérées les unes aux autres. L’eau et la bière en sont de bonnes sources : au moins la moitié du silicium qu’elles contiennent est assimi­lable. La teneur de l’eau de table en sili­cium varie en fonction de la géologie du milieu où elle est puisée et peut contribuer à 20 % des apports quotidiens.
La question se pose maintenant pour les aliments. Citons cette étude qui consiste à observer la présence du silicium dans les urines de volontaires ayant consommé fruits et légumes et céréales complètes. En effet, lorsque le silicium est assimilé par l’orga­nisme, il est ensuite partiellement excrété par les reins ; il s’agit donc d’un indicateur indirect fiable qui reflète la quantité absorbée par l’intestin.
La conclusion de l’étude est qu’une bonne partie du silicium (41 % en moyenne) contenue dans les aliments est bel et bien absorbée par notre corps. 2 % du silicium présent dans la banane sont absorbés par le corps, contre 50 % de celui présent dans les haricots verts.

Le silicium permettrait de neutraliser l’aluminium

Parmi les nombreuses vertus du silicium, celui-ci pourrait lutter contre l’accumula­tion d’un métal toxique pour notre organisme : l’alu­minium. L’aluminium est soupçonné d’être un facteur de risque dans la maladie d’Alzheimer mais aussi dans certains cancers.
L’aluminium que nous pouvons trouver dans certaines boissons et aliments industriels contaminés par les emballages, mais aussi dans certains médicaments, intègre la circulation sanguine en traversant la paroi intestinale. Les reins étant incapables d’éliminer toute la quantité de cet élément toxique, il finit par s’ac­cumuler dans l’organisme, au niveau du cerveau notamment. Ce qui est très grave. L’aluminium est neurotoxique.
Le silicium possède une forte affinité chimique pour l’aluminium, les deux composés réagissent ensemble lorsqu’ils sont présents dans l’intestin. Cela conduit à la formation de composés, les hydroxyaluminosilicates, trop volumineux pour franchir la barrière intestinale, ils sont éliminés avec les selles.
Le silicium favorise également l’éli­mination du composé toxique par les reins : plus on augmente les quantités de silicium administrées, plus l’aluminium est évacué par les urines 16. Par ailleurs, une forte concentration en silicium dans le sang est garante d’une faible teneur en ce composé toxique. Une expérience menée chez la souris a montré que la prise de l’oligo-élément permettait de réduire de 40 % l’accumulation d’aluminium au niveau du cerveau.

 Silicium et santé osseuse

Une autre vertu du silicium est liée à son rôle dans le processus de formation osseuse. Le silicium est initialement présent dans l’os naissant (immature), il va en se raréfiant ensuite. La privation de silicium entraîne fragilité osseuse et retard de croissance. Explication : le silicium stimule la formation du collagène de type 1, de longues fibres qui sont le principal constituant de la matrice osseuse et qui lui confèrent sa résistance. Le silicium est également important pour la multiplication des cellules qui fabriquent l’os, les ostéoblastes.
Une des études les plus significatives a été menée en 2004, elle concernait 1251 hommes et 1596 femmes, ménopausées ou non. On a évalué la densité minérale osseuse au niveau de la région lombaire de la colonne vertébrale et de la hanche. Conclusion : une alimentation riche en silicium se traduit par une augmentation de la densité osseuse de la hanche, chez les hommes, ainsi que chez les femmes, notamment celles non ménopausées.
Justement l’étude conclut également qu’un bon taux d’œstrogènes est nécessaire pour une assimilation efficace du silicium. Les deux substances agissent en synergie. Un mécanisme déjà connu pour d’autres substances, les œstrogènes augmentent par exemple l’absorption du calcium par le tube digestif.
Notons enfin que le silicium est impliqué dans la production du collagène et de l’élastine, une protéine qui confère de la souplesse et de l’élasticité aux tissus. C’est peut-être la raison pour laquelle ma grand-mère consommait beaucoup de raison, elle savait qu’il contenait beaucoup de silicium permettant de maintenir une bonne santé osseuse et une bonne souplesse articulaire !

Mémo

Le silicium est présent dans…

  • Les produits céréaliers complets,
  • Les haricots verts,
  • Le raisin
  • En plus faibles quantités dans les autres fruits et légumes, l’assimilation dans ce cas est plus faible.