Gemmothérapie : les bourgeons de mars et leurs bienfaits

Gemmothérapie : les bourgeons de mars et leurs bienfaits

En ce mois de mars, les bourgeons de cassis, bouleau, châtaigner et ginkgo biloba font partie des solutions phares en gemmothérapie. Leurs macérats respectifs sont les alliés de nos organismes mis à mal par les rigueurs de l’hiver.

Pour affronter les dernières semaines de froid et se préparer au grand remue-ménage du printemps, Dame Nature – et notam- ment le monde végétal – est encore aux avant-postes pour nous offrir ce qu’elle a de mieux. Cette fois-ci, c’est à une forme bien particulière des plantes que l’on va s’intéresser : les bourgeons. Ces embryons végétaux sont de véritables concentrés de bienfaits. Ils constituent, en quelque sorte, le must de la phytothérapie, tant ils renferment d’actifs aux vertus santé remarquables. Dans ce domaine qu’est la gemmothérapie, ou médecine des bourgeons, les champs d’applications sont extrêmement vastes. Voici une sélection de quatre plantes dont les bourgeons nous rendent de précieux services en cette période de l’année, celle de la transition entre les saisons hivernale et printanière.

La gemmothérapie, cette branche de la phytothérapie qui ne cesse de bourgeonner

La gemmothérapie est une forme de phytothérapie qui, comme l’indique son nom (le terme latin « gemme » signifie bourgeon, mais aussi pierre précieuse), repose sur l’exploitation thérapeutique des bourgeons et des autres tissus embryonnaires des plantes (jeunes pousses et radicelles). Si l’utilisation des bourgeons comme éléments de soins datent de l’époque médiévale, l’élaboration du macérat, ce précieux liquide contenant les principes actifs des végétaux, a été développée bien plus récemment. Pour tirer profit des oligoéléments, des vitamines et des minéraux des végétaux, leurs embryons sont macérés dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine, ce qui produit ledit macérat.

Le bourgeon de cassis contre les allergies

Parmi les grands protagonistes de la gemmothérapie en cette période de l’année, le bourgeon de cassis apporte notamment sa puissante action contre les allergies.
Le macérat de bourgeons de cassis (Ribes Nigrum Gemmae) possède des vertus antibactériennes, antivirales et anti-inflammatoires, tout en contribuant à renforcer l’organisme et à stimuler les glandes surrénales, du rein, du pancréas, ainsi que du foie. Héritant des propriétés anti-inflammatoires des feuilles du cassissier, il fait valoir une large palette d’indications, intervenant, entre autre, face aux affections respiratoires : asthme, chroniques, rhinites allergiques… Dans le même temps, les bourgeons de cassis apportent leur aide aux per- sonnes manquant d’énergie, permettent de lutter contre la somnolence et stimulent les glandes endocriniennes. Et ce n’est pas fini ; le macérat de bourgeons de cassis est employé pour combattre les gastrites, atténuer l’ostéoporose et les problèmes de prostate, luttre contre l’hypotension et remédier au manque d’appétit.

Le bourgeon de bouleau, son action en faveur des os et contre les toxines

La sève du bouleau est connue pour sa richesse en potassium et pour ses nombreuses propriétés thérapeutiques. Il n’y a donc rien de surprenant à ce que le bourgeon de cet arbre soit macéré pour produire une solution aux indications multiples. Le macérat de bourgeons de bouleau est un puissant allié du système osseux et articulaire. Il favorise la régénération osseuse, combat l’ostéoporose et, de manière générale, atténue les douleurs articulaires. Associé au macérat de genévrier, il sert à lutter contre les problèmes d’arthrite. Combiné avec le macérat d’amandier, il est souverain face à l’hypothyroïdie, alors que sa richesse en minéraux biodisponibles en fait un bon remède contre les troubles de la croissance. On reconnaît également au macérat de bourgeons de bouleau une action drainante ; il favorise grandement l’élimination des toxines et des déchets organiques, surtout lorsqu’il est associé aux macérat de figuier.

Le bourgeon de châtaigner, ami du système veineux et ennemi de la cellulite

Fiez-vous aux bienfaits du bourgeon de châtaigner (Castanea sativa) et votre système veineux vous en remerciera ! Il n’y a rien de tel pour lutter contre la stase veineuse, et donc pour prévenir les phénomènes congestifs et les varices. En dermatologie, le macérat de bourgeons de châtaigner participe efficacement à l’élimination des érythèmes péri-ulcéreux. On l’emploie avantageusement pour améliorer la circulation sanguine, et ce, en l’associant aux macérats d’aulne glutineux et de sorbier. Lorsqu’il est combiné au macérat de noisetier, il devient un excellent remède contre la phlébite. Enfin, les per- sonnes faisant face aux problèmes de cellulite y trouvent une solution particulièrement opportune en raison de son action anti-œdémateuse.

Le bourgeon de Ginkgo Biloba pour tonifier la circulation sanguine, mais pas que…

Le ginkgo biloba… Voilà un nom bien étrange, celui d’un arbre qui a énormément voyagé depuis son Asie originelle. Surnommé l’arbre aux 40 écus, il poussait naturellement en Chine, puis a été cultivé au Japon et en Corée. Ce n’est que vers la fin du 17ème siècle qu’il a débarqué en Europe, grâce au médecin et botaniste allemand Engelbert Kaempfer qui en a rapporté quelques jeunes pousses en Hollande pour les étudier de près et les cultiver. Aujourd’hui, les propriétés du ginkgo biloba et du macérat de ses bourgeons ne sont plus à démontrer. Améliorant la circulation cérébrale et périphérique, il vaut égale- ment par sa capacité à freiner le vieillissement cellulaire et le déclin des fonctions cognitives, notamment chez les personnes âgées. On exploite son action dans la prévention de certaines maladies dégénératives comme l’Alzheimer, les troubles de démence et les acouphènes. La plupart des affections entraî- nées ou aggravées par une mauvaise circulation cérébrale sont également traitées grâce au macérat de bourgeons de ginkgo biloba, à l’instar des migraines. Ami du système immunitaire, il participe activement à la lutte contre les radicaux libres, soulage les symptômes liés à la maladie de Raynaud et prend part à l’inhibition de l’agrégation des plaquettes sanguines, entre autres vertus thérapeutiques.

Gemmothérapie bref aperçu historique

Des savants du Moyen Âge s’intéressaient déjà aux pouvoirs thérapeutiques des bourgeons, mais ils n’avaient pas encore le savoir et les moyens techniques nécessaires à l’extraction efficace de leurs actifs naturels. Longtemps tombés en désuétude, les soins à base de bourgeons ont suscité un vif regain d’intérêt à partir de la seconde moitié du siècle dernier. Durant les années 1960, le docteur Pol Henry s’est illustré par ses travaux autour des bourgeons, donnant un premier nom à la médecine par ces embryons : la phytembryothérapie. Par la suite, il sera remplacé par le terme actuellement utilisé, celui de gemmothérapie, dont la création est attribuée au docteur Max Tétau, phytothérapeute et homéopathe.