Alzheimer et le sucre

Les médicaments contre Alzheimer ne sont plus remboursés par la sécurité sociale depuis le mois d’août dernier. Les malades et leurs familles se retrouvent face à eux-mêmes et parfois complètement perdus dans l’information abondante à ce sujet. Beaucoup d’assassins ont été pointés du doigt : l’aluminium, les pesticides, les additifs alimentaires, etc. Que sait-on aujourd’hui sur le déclin cognitif et comment le prévenir efficacement ?

De quoi il s’agit ?

Alzheimer est l’une des maladies -dites de civilisation- les plus polémiques.

Les chercheurs prévoient qu’en 2050, une personne sur 4 de plus de 65 ans serait concernée. Un chiffre qui fait réellement peur, surtout que les causes ne sont pas définies avec certitude et que -plus grave encore- il n’existe pas de médicament réellement efficace à l’heure d’aujourd’hui. On était habitué à ce que la médecine conventionnelle nous propose des pilules et des cachets pour vaincre microbes et bactéries. Mais les maladies liées à l’âge, surtout Alzheimer, semblent être bien tenaces, plus fortes que la médecine.

Quels sont les traitements actuels ?

On prescrit en général quatre médica­ments aux malades d’Alzheimer :

  • L’Ebixa
  • L’Aricept
  • L’Exelon
  • Et le Reminyl

La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié en octobre 2016 un rapport sur ces quatre médicaments stipulant que leur intérêt est « insuffisant pour être pris en charge par la solidarité nationale ». On s’attendait donc, depuis 2016, à la décision du gouvernement de dérembourser ces traitements. Le plus grave c’est que certaines voix affir­ment même qu’ils sont potentiellement nocifs. Mais la ministre de la Santé de l’époque, Marisol Touraine, a maintenu le remboursement de ces médicaments. Les raisons -évoquées et cachées- sont multiples, en tête: ne pas abandonner les malades à eux-mêmes.

En mai 2018, c’est à dire deux ans plus tard, la nouvelle ministre de la Santé, Agnès Buzyn, déclare qu’un décret sur le déremboursement des médicaments anti-Alzheimer serait signé bientôt.

La ministre parle ouvertement de mé­dicaments « nocifs et dangereux », « Ils n’ont pas fait la preuve de leur efficacité mais, par contre, ils ont fait la preuve de leur dangerosité en termes d’accidents, de chutes, de dégradation de l’état des personnes ».

Le 1er août dernier, la décision tombe comme un couperet: arrêt de remboursement des médicaments pour Alzheimer.

Que sait-on sur les causes ?

La maladie d’Alzheimer est caractéri­sée par la mort des neurones, les cel­lules du cerveau. Cette mort cellulaire entraîne la perte des fonctions cogni­tives, la mémoire, le raisonnement, le langage, le jugement, l’humeur, etc. Comprendre Alzheimer c’est donc comprendre l’origine de la mort des cellules du cerveau de façon accélérée

et prématurée. À cette question, une autre question permet d’apporter un éclairage différent: En effet, chaque cellule de notre corps est programmée pour mourir et laisser sa place à une autre cellule, et ce de façon cyclique et périodique. Seuls les neurones -ou cellules du système nerveux- échappe­raient à cette loi. A partir d’un certain âge, quand un neurone meurt il n’est plus remplacé par un autre neurone. Il se trouve que cette affirmation n’est plus aussi partagée par les scientifiques, qui se rendent compte que des cellules souches existent (toujours) dans le cer­veau. Ce qui veut dire que le renou­vellement des neurones continue le long de la vie. Il faut juste comprendre les facteurs favorisant ce renouvelle­ment cellulaire. Ainsi, au lieu de par­ler de mort cellulaire (concernant les neurones et la maladie d’alzheimer) il vaut peut-être mieux parler des causes qui empêchent les nouveaux neurones d’arriver à maturité et remplacer ceux qui sont morts.

Parmi les causes avancées: les additifs alimentaires et chimiques qui existent dans les différents produits dans notre quotidien, l’aluminium et les différents adjuvants des vaccins imposés par la loi, une protéine animale (une alimenta­tion riche en viande rouge notamment) qui ferait une mutation pour devenir toxique au niveau du cerveau , etc. Au­tant de facteurs qui vont perturber, intoxiquer et encrasser les cellules du cerveau par leurs propres déchets, les étouffer, causer leur mort prématurée et faire en sorte que le terrain ne soit plus favorable au développement de nouveaux neurones. Pas de corréla­tion directe et définitive établie à ce sujet car c’est très difficile d’isoler un facteur parmi tant d’autres et ainsi conclure à la corrélation significative avec Alzheimer. On parle plutôt de faisseaux de facteurs déclenchants l’encrassement du cerveau et la mort cellulaire causant Alzheimer.

Nouvelles pistes ?

Oui il y a de nouvelles pistes pour comprendre Alzheimer ….Le Pr Monte, de l’Université Brown aux États-Unis, explique qu’il s’agit du « diabète de type III »!

Selon lui, certains symptômes d’Alzhei­mer sont liés à une intolérance au glu­cose et à une désensibilisation à l’insu­line, ce qui ressemble au diabète :

  • Baisse de l’assimilation du glucose par les neurones
  • Dysfonction des mitochondries (les usines à brûler le sucre dans les cellules)
  • Stress oxydatif
  • Inflammation

Probablement Alzheimer et le dia­bète ont des racines communes, voilà l’hypothèse.

Quand le corps est résistant à l’insuline, le pancréas en produit davantage pour forcer le glucose à entrer dans les cel­lules. Cette insuline (en quantité) est ensuite détruite par une enzyme, l’IDE. La même enzyme servant à décomposer la protéine bêta-amyloïde qui encrasse le cerveau des malades d’Alzheimer.

Selon cette nouvelle piste, s’il y a trop d’insuline à désintégrer dans les cellules, l’IDE ne peut plus dé­composer la protéine bêta-amyloïde dans le cerveau.

Autrement dit, l’intelligence de mère nature a prévu un plan B en cas où il y a beaucoup de sucre et que les cellules ne parviennent pas à l’intégrer: c’est la pro­duction de l’insuline en grande quantité. Insuline à décomposer par une enzyme spécifique. Mais si la quantité de sucre et par conséquent d’insuline, est élevée de façon constante ; cette enzyme ne peut plus réaliser sa tâche initiale au niveau du cerveau. De façon sommaire, au lieu de développer un diabète, vous allez dé­velopper Alzheimer.

Ceci reste une nouvelle piste -théorique-avancée par une équipe de chercheurs. La recherche avance tous les jours, il faut surtout rester informé pour se protéger et protéger ses proches. Il faut appli­quer les principes de base pour garder le corps en équilibre : manger sainement, faire beaucoup d’exercice et exercer ses fonctions cognitives de façon régulière; avec la lecture ou les jeux de logique.