Retour à la sagesse ancienne via cette pratique qui se développe un peu partout de façon relativement timide, mais sure. Le toucher-massage c’est plus que du massage –dont on ne présente plus les bienfaits santé -, c’est d’abord une intention bienveillante d’une personne qui veut apporter bien-être et apaisement à une autre personne. Zoom sur une pratique si bienfaisante et si naturelle mais que la société moderne a oublié pendant un temps.
Comment agit le massage ?
Le massage est une pratique santé préventive et curative dont les bienfaits sont encore sous estimés par la majorité. Le contact des mains avec la peau, c’est-à-dire avec les milliers de récepteurs nerveux de la peau, envoie des signaux apaisants à l’ensemble des organes et des tissus, mais d’abord au cerveau.
Le massage c’est donc une action de stimulation de la peau que ce soit par les mains ou autres moyens (eau, pierres, etc.) pour provoquer une sensation de bien-être. Cette sensation de bien-être se traduit sur le plan chimique par la sécrétion d’hormones telles que la sérotonine, l’endorphine ou l’ocytocine. Hormones responsables respectivement de la sensation de joie et de détente, de la neutralisation de la douleur et de la sensation affective ou du lien. Le massage agit donc en apparence uniquement sur la peau des membres ou zones du corps touchées, mais en réalité il agit sur l’ensemble du corps via l’action des hormones. En effet tout dans le corps fonctionne sous la direction des petits chefs d’orchestre que sont les hormones, des substances fabriquées en si petites quantités mais ayant des actions de grande envergure.
Retour en force du massage
Le massage est une des pratiques ancestrales les plus bénéfiques sur la santé globale de l’Homme. Il agit sur le corps physique, sur le corps énergétique et spirituel/émotionnel aussi. Les sagesses anciennes savaient elles l’importance du massage : En Inde par exemple, le bébé est massé dès ses premiers jours selon un rituel quasi sacré.
Après quelques décennies du tout chimique, le danger des médicaments et de la pollution chimique modernes sont connus aujourd’hui du grand public. Ils ont été largement sous estimés pendant un temps. Prendre des cachets quand on a mal quelque part est une solution de facilité mais qui entraîne, nous le savons aujourd’hui quantité de perturbations de la chimie du corps et donc quantité d’effets secondaires.
Aujourd’hui l’occident connaît fort heureusement un retour vers le massage en tant que pratique de bien-être et de santé globale. Une multitude de massages existent aujourd’hui, les uns sont dits thérapeutiques, les autres sont dits
relaxants, énergisants, etc. C’est le besoin de l’individu qui détermine le type de massage à lui proposer : Massage californien, massage tantrique, massage érotique, massage ayurvédique, etc.
Le toucher-massage
En 1982, Joël Savatofski lance le cours «Corps-toucher-massage» à l’école d’infirmiers de Versailles et découvre alors la carence de toucher dans les soins et en particulier à l’hôpital. Il bâtit alors, pour les soignants, le concept de Toucher-massage. L’institut de formation Joël Savatofski est né. Petit à petit, plusieurs milliers de soignants ont pu acquérir cette nouvelle compétence au bénéfice des patients. Depuis 2004, un rendez-vous est donné (tous les deux ans) à travers le congrès Européen du toucher-massage à tous les acteurs de la santé. Des thèmes très novateurs ont été abordés par les intervenants du congrès de Dijon (2014) : toucher-massage et personnes âgées, la toilette autrement, la
bientraitance, la fibromyalgie, tact et proximité en sont quelques exemples.
Témoignage de Patricia Chaumont, aide-soignante, 30 ans de carrière dans la fonction publique.« J’ai découvert le Toucher-massage d’une collègue qui avait besoin de s’entraîner sur quelqu’un. Le coup de foudre ! Christine (une patiente) atteinte de fibromyalgie cherche désespérément quelqu’un qui puisse lui apporter de l’aide. J’ai donc pratiqué la première séance sur Christine « à tâtons » n’ayant pas d’expérience dans ce domaine. Ce fût un massage intuitif, très cocooning, il a fallu que je m’adapte, que je sois à l’écoute de ce corps meurtri, qu’il a fallu apprivoiser au fil des séances.
Depuis deux ans maintenant Christine se fait masser et vit mieux sa maladie, ses accès de douleur réduisent toujours énormément sa mobilité, mais son corps est différent, elle le vit mieux. Par exemple le massage a limité la fonte musculaire dont elle souffrait, lui assurant ainsi plus de confort au quotidien. Il y a du mieux au niveau de ses mains et ses pieds qui avaient tendance à se rétracter. Plus son corps se détend et plus elle a des instants de répits »…. « les motivations des patients/patientes sont diverses, mais au bout du compte il s’agit souvent de se réconcilier avec son corps. Tout simplement de redécouvrir le plaisir de se sentir bien. Je ne me lasse pas de voir ces corps qui se lâchent, se redécouvrent, s’offrent au plaisir d’être en vie et bien en vie ».
L’Homme, un être global
L’Homme est un être global et non pas un ensemble de tissus et d’organes. La spécialisation excessive des savoirs a engendré un découpage du corps humain en morceaux ou territoires : Quand on avait mal à l’estomac on va chez le gastrologue et quand on a mal au cœur on va chez le cardiologue. Aujourd’hui on sait que la douleur n’est qu’un symptôme qui révèle un dysfonctionnement du corps. Le corps étant une machine très complexe et chaque brin y est lié aux autres. D’où la limite de la démarche hyper-spécialisée en médecine. L’être humain est un être global où tout est lié, tension artérielle, glycémie, absorption des aliments au niveau des intestins, fonction rénale et diurèse (fabrication de l’urine), etc. Corriger un aspect du problème avec un scalpel ne fait qu’abattre un arbre. Mais un arbre cache toujours une forêt. Le massage est une pratique santé qui traite l’Homme dans sa globalité. Un seul exemple avec la réflexologie plantaire : un (simple) massage de la plante des pieds permet de soigner une douleur au genou ou à la tête.
