Le pardon et l’auto guérison

Le pardon et l’auto guérison

Pardonner est un mot facile à dire, difficile à mettre en pratique. On est rongé par une douleur intérieure, on n’arrive pas à oublier ce qui s’est passé, ou à passer outre, pour vivre sereinement, ou pour survivre simplement.Qu’est ce que l’acte de pardonner ? Est-il synonyme d’oubli ? Et quel rôle dans la guérison de maux à la fois psychologiques et physiques ?

Les souvenirs, un mal nécessaire ?

Les souvenirs notamment négatifs, envahissent le mental sans demander permission. On n’est pas réellement maître de son mental en réalité. Pour s’en faire la démonstration, il suffit de fermer les yeux un moment (ou de fixer le regard sur un objet particulier) et de « surveiller » le fonctionnement de son propre mental. Il s’agit de se poser comme une partie externe à ce mental, pour l’observer. C’est simple, mais cela demande de la concentration. Vous remarquerez alors que les pensées vont surgir d’elles mêmes, souvent sans lien logique les unes entre les autres, un chao de concepts et d’idées, plus ou moins joyeuses. Concernant les idées noires, ou les souvenirs de faits qui vous auront négativement marqués, la machine s’emballe. Même si vous ne désirez pas penser à « cette chose », elle ne cesse de surgir dans votre tête. Vous fuyez en regardant la télé, en allant faire les courses, en allant vous refaire une coupe de cheveux…Mais dès que c’est le silence autour de vous, les souvenirs négatifs reprennent le dessus et vous font souffrir. L’enfer n’est pas à l’extérieur, autant le reconnaître…

Les émotions négatives

Les souvenirs négatifs suscitent des émotions, négatives naturellement. On est plongé alors dans des états d’anxiété, de tristesse, de colère aussi. Des remords et des regrets surgissent, on (re)vit la chose selon mille et un scénario différents dans sa tête, jusqu’à l’état de dépression la plus aiguë. Les émotions négatives ont en effet un pouvoir destructeur considérable. On se sent seul au monde et vide de l’intérieur, un trou noir sans fond, et que rien ne parvient à remplir. Ni la télé, ni les achats compulsifs, ni les gâteaux, ni l’alcool, etc. On a l’impression qu’on a tout essayé, cet état nous habite et nous empoisonne la vie. Les émotions négatives sont bien plus puissantes car elles dérèglent nos corps, elles dérèglent notamment les systèmes endocriniens et neuronal. La dépression en est une manifestation, la fatigue chronique aussi, le trouble bipolaire qui consiste à osciller entre extase et chagrin profond, etc.

Pardonner c’est intégrer, ce n’est pas oublier

Les personnes qui souffrent de traumatismes divers et d’émotions négatives en lien avec des expériences négatives, disent qu’elles ne parviennent pas à oublier. Est-il justement nécessaire d’oublier ? Est-ce possible d’abord ? Il s’avère que non. Et si le pardon n’a pas été fait de la « bonne manière », les souvenirs négatifs sont toujours là. Aucun progrès ! Ce qu’il faut comprendre c’est qu’on n’efface jamais rien de son passé, mais on l’intègre, on le digère, un peu comme on digère la nourriture, on la décompose, elle devient autre chose : Des nutriments qui vont dans le sang nourrir les organes, et des déchets qui vont dans les selles. Au final, les souvenirs négatifs sont là, mais ils sont moins négatifs, dans le sens où ils sont dénués de la charge affective qui en faisait un poids, un traumatisme. Oui ca s’est passé comme ca, et ca ne me fait plus rien !

Pour guérir, il faut se libérer

La guérison passe toujours par les émotions. Toutes les preuves scientifiques sont là, mais une petite partie seulement des médecins modernes le reconnaissent. Pourtant, depuis l’aube de l’humanité, les Hommes ont toujours eu recours à ce qu’on appelle des guérisseurs. Des personnes qui auraient des pouvoirs magiques, pour éradiquer la maladie. Il ne s’agit pas de magie à vrai dire, mais d’une capacité qu’ont ces personnes à se connecter à la source de toute vie, et d’établir cette connexion avec la personne souffrante, afin qu’elle se connecte à son tour, et soit ainsi guérie et bien portante. Les chamanes procédaient notamment à un « nettoyage » de l’être de son passé, précisément de la charge liée à son passé, car celui-ci sera toujours là.

Intégrer ce qui s’est passé ou ce qui nous a marqué, c’est donc finalement se vider et se rendre disponible pour être pris par le mouvement du vortex de la vie, ou de l’amour qui est l’essence de toute vie. Pour être pris dans le mouvement de ce vortex, il suffit de lâcher prise, d’arrêter de résister et de vouloir contrôler, il suffit de permettre à ce qui a été qu’il soit ainsi, et de le digérer. C’est facile et difficile en même temps, car la résistance est trop forte. L’Homme est piloté par son mental, et ne cesse de faire des analyses et des commentaires « Mais pourquoi ça n’arrive qu’à moi ? Ça aurait été différent si j’avais fait tel ou tel choix, etc ».

Pardonner c’est permettre à l’autre d’être ce qu’il est

Permettre à l’autre d’être ce qu’il est, de mener sa vie et d’entreprendre les choses telles qu’il les entend, n’a rien à voir avec accepter. On peut dire non à une personne qui nous fait du mal, afin qu’elle arrête d’en faire. C’est subtil, mais il faut savoir admettre au fond de soi que cette personne n’est pas moi, elle n’a pas à être comme moi ou comme moi je le veux. Je lui permets donc d’être comme elle le veut et l’entend, même si je juge qu’elle n’est pas sur le droit chemin ou qu’elle se trompe. Permettre aux choses d’être telles qu’elles sont apporte une paix et une sérénité sans égal. Cela revient à accepter de perdre le contrôle, arrêter de vouloir tout contrôler et s’attendre à ce que tout fonctionne comme on le veut. Comme dans le meilleur des mondes. Votre monde c’est vous-même. Plus vous faites la paix à l’intérieur de vous-même, plus votre monde est paisible.

Les thérapies modernes

Après que les thérapies axées sur le mental (type l’analyse psychanalytique) aient montré leur limites, on s’oriente aujourd’hui de plus en plus vers des thérapies qui visent à établir cette connexion de l’être avec autre chose, la source ou l’au-delà. Peu importent les mots, il s’agit de vivre pleinement, dans la paix et la joie les plus simples. A travers l’art thérapie par exemple, la danse thérapie, la gestalt, etc. Mais avant, il faut avoir pardonné, pardonné à tout et à tous. C’est la condition nécessaire pour pouvoir recevoir la grâce en soi.