L’intelligence émotionnelle est une aptitude dont on entend souvent parler chez l’adulte. Aussi, la grande majorité des programmes de développement personnel propose des moyens pour l’exploiter une fois qu’elle est bien installée. Dans cet article nous proposons de découvrir les prémices de la manifestation de l’intelligence émotionnelle chez l’enfant et les moyens de la cultiver.
Un bref aperçu
L’intelligence émotionnelle se manifeste à travers plusieurs sous aptitudes. Pour Goleman, elle regroupe l’ensemble des facultés suivantes :
La connaissance des émotions: elle est essentielle pour se comprendre et avoir une certaine forme d’intuition psychologique et elle est fortement liée à la conscience de soi.
- La maîtrise des émotions : qui relève de la capacité de s’adapter à chaque situation.
- L’automotivation: qui est la capacité à canaliser ses émotions afin de se concentrer, de se maîtriser et de s’automotiver. Il s’agit aussi d’être capable de remettre des satisfactions à plus tard quand le contexte l’exige.
- La perception des émotions d’autrui : qui se traduit par la capacité à être empathique.
- La maîtrise des relations humaines : qui est la capacité d’entretenir de bonnes relations avec autrui.
Le développement précoce de l’intelligence émotionnelle
Parmi ces capacités, celles qui se manifestent dès l’enfance sont l’empathie et la capacité à s’automotiver et à contrôler son impulsivité. En effet, les chercheurs s’intéressant au développement de l’empathie (ressentir de manière similaire ce que l’autre éprouve) ont relevé que celle-ci apparaissait dès l’âge de 2 ans. Des enfants de cet âge seraient donc capables de venir en aide à autrui sans que ce dernier ne le demande. Plus tard, vers 4/5ans ces comportements prosociaux seront plus adaptés, tel que partager avec autrui ou l’assister. Quant au contrôle de l’impulsivité, une expérience célèbre et que vous pourrez tester vous-même avec votre enfant est celle du Marshmallow : cette expérience permet de mettre à l’épreuve la capacité de votre enfant à contrôler ses émotions et à s’automotiver (récompense). Voici en quoi elle consiste : de préférence: l’enfant est attablé dans une pièce, on lui donne un bonbon et on lui donne deux choix :
- soit il le mange maintenant et dans ce cas il n’aura pas un deuxième bonbon à notre retour,
- soit il patiente jusqu’à notre retour et sera donc récompensé d’un deuxième bonbon.
Les résultats découverts par le chercheur Walter MISCHEL s’avèrent d’une grande valeur prédictive. Les enfants ayant résisté au Marshmallow sont devenus des adultes qui contrôlaient assez bien leur vie, en revanche ceux y aillant succombé étaient plus impulsifs et leur vie plus instable.
Et le rôle des parents ?
Tout ceci nous laisse penser que l’intelligence émotionnelle doit être entretenue et renforcée dès le plus jeune âge chez l’enfant, car elle assure son épanouissement social lui permettant plus tard de faire les meilleurs choix.
Néanmoins, cette aptitude demande à être cultivée et c’est les parents qui en sont les médiateurs. Ainsi être à l’écoute de son enfant, exprimer ses propres émotions et l’inviter à en faire de même est important, car les enfants apprennent en nous imitant, nous adultes. Il s’agit donc d’être attentif au ressenti de l’enfant et d’accueillir ses émotions sans les sous-estimer, ni les juger. L’attitude des parents ne doit être ni laxiste, ni trop restrictive ; l’enfant doit aussi comprendre qu’il doit s’assumer et que tout choix a ses conséquence, c’est ce que nous apprend l’expérience citée plus haut. Ajoutons que les manifestations de tendresse et une bonne qualité de l’attachement aux parents sont primordiales dans le développement de l’empathie et du contrôle émotionnel.
Enfin, assurer un bon développement de l’intelligence émotionnelle chez l’enfant exige d’être attentif à ses besoins émotionnels et affectifs et à reconsidérer bien souvent ses propres émotions en tant que parents (colère, stress etc) : ne pas agir sur-le-champ et garder conscience du besoin de compréhension qu’à l’enfant est précieux.
