Quelques mensonges sur la nutrition

Quelques mensonges sur la nutrition

Des consignes officielles en nutrition sont diffusées un peu partout sur les médias. Elles ne sont pas toutes exactes. Faisons le point sur quelques unes de ces contre vérités qui ne sont que des recommandations des industries qui cherchent à augmenter ou à maintenir un certain niveau de profit.

Le petit-déjeuner modèle

Une des consignes les plus répandues, répétées partout comme un mantra, apprise par cœur notamment par les enfants, celle du petit déjeuner. Il serait idéalement composé de céréales au lait, ou encore d’un laitage et d’une tartine à la confiture, d’un fruit ou d’un jus en bouteille. En effet, on voit rarement dans les publicités une maman en train de faire un jus frais pour ses enfants au petit déjeuner. L’enfant est assommé par cette consigne qui le terrorise, il doit tout manger et vite ! Pour ne pas être en retard à l’école.

Tant de sucre au petit déjeuner oblige le pancréas à produire une masse d’insuline entraînant une crise d’hypoglycémie vers 11 heures du matin, avec une baisse d’énergie. Voilà donc l’occasion pour vous inciter à aller au distributeur automatique pour prendre un encas. Plus globalement cela entraîne une prise de poids avec de fortes fringales et baisse d’énergie (hypoglycémie réactive).

Devenu adulte, cet enfant fini par n’en faire qu’à sa tête, ainsi il ne mangera que la quantité qu’il voudra, et de ce qu’il voudra, parfois par réaction.

Eh bien NON, le petit déjeuner idéal n’existe pas. Précisément pour l’adulte, mais aussi pour l’enfant dans une moindre mesure. Et NON, le petit déjeuner ne doit pas forcément être composé selon la bonne volonté des industries du sucre et du lait.

Remarquez-vous-même que consommer des œufs par exemple est plus rassasiant. Consommer des fruits et des fruits à coque : noix, amandes ou pistaches, un filet d’huile d’olive ou d’huile de lin sur quelques crudités est une très bonne idée aussi. Un bon petit-déjeuner doit contenir un apport conséquent de protéines et de bonnes graisses. Vous aurez un appétit modéré à midi ce qui bénéficiera à votre santé et à votre ligne aussi. Essayez, vous n’avez rien à perdre, tout à gagner. Mais si vous n’avez pas faim, attendez d’avoir faim, ne mangez rien, écoutez et respectez la demande de votre corps.

On peut manger des fruits à volonté sans grossir

Les personnes à tendance boulimique pensent souvent réformer leur alimentation en se rabattant sur les fruits. Manger des bananes au lieu des gâteaux serait donc une bonne décision. Faux. Le bon sens suffit pour réfuter cette idée reçue trop répandue aussi. Fondamentalement, chaque organisme a des besoins spécifiques et différents. Une personne travaillant assise toute la journée derrière un écran d’ordinateur n’a pas du tout les mêmes besoins qu’une personne qui fait 3 kilomètres de marche à pied chaque jour. Si la première personne mange une dizaine de bananes ou une vingtaine de dattes, il est évident que la quantité supplémentaire de sucre restera dans son sang (ou sera stockée) donnant ainsi lieu à de nombreux dégâts. Il est vrai que l’activité cérébrale requiert du sucre, mais l’activité physique est la première consommatrice de sucre. Ainsi, si la deuxième personne (celle qui fait 3 kilomètres de marche) consomme la même quantité de bananes ou de dattes, il est probable que celle-ci puisse les digérer et les « consommer » sur le plan métabolique. La règle est toujours la même : Dépassé un certain seuil, le sucre excédentaire reste dans le sang ou se transforme en graisse et se stocke. Mauvais aboutissement dans les deux cas.

Il faut consommer 3 à 4 laitages par jour

Voilà une des idées reçues qui ont vraiment la vie dure. Rendez-vous compte qu’l n’existe pas de preuve que le lait rende les os solides et prévienne les fractures. C’est même le contraire qui vient d’être démontré par une nouvelle étude de Harvard : 1/ Plus de lait au cours de l’adolescence, c’est plus de risques de fracture de la hanche chez les hommes. 2/ Chez les femmes, la consommation de lait ne change rien. Selon une autre étude publiée dans l’American Journal of Epidemiology en 2012 les hommes qui, dans l’adolescence, ont bu le plus de laitages ont un risque significativement augmenté de développer un cancer de la prostate. Est-il encore utile de rappeler que les populations qui ont bu le plus de lait et consommé des laitages sous toutes les formes (Europe et USA) ont développé le plus l’ostéoporose, contrairement aux populations qui ne consomment pas autant de lait (Asie). Les chiffres sont clairs.

 Il ne faut pas manger gras

Le gras serait l’ennemi juré. Manger gras provoquerait toutes sortes de maladies notamment celles cardiovasculaires, en augmentant le cholestérol. Voilà une autre idée reçue qui a intoxiqué les populations des pays riches et qui se sont alors massivement rabattues sur les aliments industriels, soi-disant légers ou allégés, mais en réalité bien plus dangereux pour la santé. Car, à défaut de véritables graisses dans les aliments, les industriels ajoutent des substances pour relever le goût, compenser le manque de gras et vendre. Le pire est donc que le gras soit remplacé par du sucre (caché) ou des édulcorants de synthèse.
Une très grande revue d’articles scientifiques publiée en 2010 a conclu de façon définitive à l’absence totale de relation entre les graisses saturées et les maladies cardiaques. Seulement ces études n’ont pas de grande visibilité vus les enjeux financiers des industries qui font de l’allégé leur marché.
Une alimentation pauvre en graisses va par définition donner plus de fringales. Les graisses, au contraire, donnent une sensation durable de satiété, parce qu’elles restent plus longtemps dans l’estomac pour être digérées par les sucs digestifs. Le gras est par ailleurs nécessaire au fonctionnement du cerveau, seulement il ne faut pas en abuser. La règle de la modération et de la spécificité des besoins selon chaque organisme est toujours valable.

Les céréales sont la base de l’alimentation

C’est uniquement après la révolution agricole que les Hommes ont commencé à manger beaucoup de céréales. A l’échelle de l’évolution ces quelques dizaines de milliers d’années ne comptent pas beaucoup. Il est donc normal que la plupart des humains ne puissent pas digérer le blé, la céréale la plus répandue aujourd’hui, notamment celle génétiquement modifiée, et raffinée donc privée de fibres. L’Homme est au fond un chasseur cueilleur qui se nourrit principalement de fruits et de légumes. Son tube digestif est fait pour cela. Il n’est pas fait pour digérer des quantités importantes de céréales.
Manger du gluten (protéine du blé) peut donc abîmer la paroi intestinale, provoquer des porosités et induire des effets néfastes immenses pour la santé. Les symptômes de douleurs, ballonnements, ou diarrhées et fatigue sont l’arbre qui cache la forêt. La consommation de gluten a aussi été associée, dans de très sérieuses études, à la schizophrénie ou à l’autisme.
Les céréales sont pauvres en nutriments essentiels, comparées aux légumes. Complètes, elles sont aussi riches en acide phytique, qui se lie aux minéraux dans l’intestin humain, ce qui les empêche d’être assimilées, provoquant une dénutrition. Une étude qui révolutionne nos connaissances l’a mis en évidence, en attendant des études confirmations.
Réduire la part des céréales dans l’alimentation est donc une des premières décisions à prendre, en augmentant la consommation de légumes, fruits et fruits à coques (noix, noisettes, amandes, noix du Brésil et noix de pécan).