Sclérose en plaques : Le rôle d’une alimentation saine et d’une bonne hygiène de vie

Sclérose en plaques : Le rôle d’une alimentation saine et d’une bonne hygiène de vie

Une alimentation saine, un sommeil réparateur ou l’exercice d’une activité sportive contribuent naturellement dans la maîtrise de l’évolution de la sclérose en plaques SEP. Oui, il est tout à fait possible de rester en bonne santé avec la SEP, des pistes scientifiques concernant l’alimentation recommandée dans le traitement de cette maladie, sont à privilégier. Aussi, pour mieux gérer le quotidien de cette maladie neurologique voici quelques préconisations pour une bonne hygiène de vie.

Qu’est-ce que la SEP ?

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central. Le corps attaque les cellules chargées de synthétiser la gaine de myéline qui entoure les axones des cellules nerveuses, ou neurones. Un axone est le prolongement unique par lequel un neurone communique avec sa cellule cible. Le corps s’attaque de l’intérieur en quelques sortes, il agit contre lui-même.

La SEP entraîne à terme des lésions qui provoquent des perturbations motrices, sensitives et cognitives. A plus ou moins long terme, ces troubles peuvent progresser vers un handicap irréversible. Les traitements actuels permettent de réduire les poussées et améliorent la qualité de vie des patients, mais ne peuvent stopper la maladie. Sachez enfin que la sclérose en plaques est une maladie du jeune adulte qui représente la première cause de handicap sévère non traumatique chez les trentenaires. L’âge moyen de début des symptômes est en effet 30 ans. La maladie touche davantage de femmes, avec un sex-ratio de 1 homme pour 3 femmes environ. Environ 80 000 personnes sont touchées en France (environ 1 personne sur 1000).

Une alimentation équilibrée peut-elle freiner la maladie ?

Vivre le plus normalement possible joue un rôle fondamental dans la lutte continue contre la SEP.

Plusieurs chercheurs se sont concentrés sur l’alimentation et son pouvoir sur les mouvements de la sclérose en plaques. Il n’existe aucune preuve qu’une diète donnée puisse prévenir la maladie, ou paralyser son évolution. Toutefois, il apparaît comme une évidence qu’une alimentation saine et équilibrée stimule le bien-être et améliore la condition générale chez la personne atteinte.

Limiter la consommation d’acide arachidonique

La graisse alimentaire stimule les processus inflammatoires et plus précisément l’acide arachidonique qui se trouve dans les graisses d’origine animale. L’adoption d’une alimentation lacto-végétarienne éliminant à la fois la viande et les œufs diminue considérablement l’apport en acide arachidonique et limite la formation de substances inflammatoires dans l’organisme humain. Les aliments d’origine végétale, ne contenant pas d’acide arachidonique, sont expressément recommandés aux personnes atteintes de SEP. Pour apporter du gras sain à l’organisme, parmi les huiles recommandées, les huiles de colza, d’olive ou de soja.

Le poisson et son effet anti-inflammatoire

Parmi les multiples sources de protéines pouvant être anti-inflammatoires figurent la volaille maigre, le poisson et les fruits de mer (contenant beaucoup L’acide eicosapentaénoïque et de vitamine D). Le soja et les aliments au soja ainsi que d’autres légumes, noisettes et graines peuvent être utilisées comme sources de protéines d’origine végétale. Ces sources végétales sont en effet recommandées par les spécialistes en nutrition. Ces derniers recommandent également de consommer les aliments riches en amidon et en protéines végétales de qualité en raison de leur non-teneur en acide arachidonique.

Avoir une alimentation riche en fibres

Les personnes atteintes de SEP souffrent souvent de constipation généralement provoquée par des troubles neurogènes de l’intestin. Présentes dans les céréales, les fruits et légumes et les légumineuses, les fibres jouent un rôle majeur dans la lutte contre la constipation.

Il est également important de boire suffisamment d’eau, soit 1.5 L d’eau par jour, et d’opter pour des boissons peu caloriques.

Atteint ou non de SEP, il est bien important de prendre plaisir pour les repas, où le vrai plaisir alimentaire implique lenteur et dégustation des saveurs dans toutes leur richesse.

La sclérose en plaques et le sommeil réparateur

La myéline sert à isoler et à protéger les fibres nerveuses. Elle fait carence aux personnes atteintes de la sclérose en plaques. En effet cette maladie auto-immune se caractérise par une relative destruction, des gaines de myéline par la sécrétion d’anticorps que le corps fabrique. La fabrication de la myéline dépend largement par la qualité du sommeil. L’activité des gènes est variable tout au long de la journée et est conditionnée par différents facteurs résultant de son quotidien (travail, stress etc.).

Les gènes contribuant à la formation de la myéline sont très actifs pendant le sommeil.

Ainsi, le manque de de sommeil influence et limite la production de myéline. Ce trouble favorise également l’activation des gènes responsables dans la dégénérescence cellulaire. Il est donc clair que le manque de sommeil accentue la virulence de la maladie auto-immune.

Les personnes atteintes de la sclérose en plaques ont tout intérêt à favoriser un bon sommeil. Bien plus que les personnes en bonne santé, elles devraient avoir un sommeil d’une durée suffisante, il est recommandé de dormir entre 8h et 9h. Pour cela, il est conseillé de se coucher plus tôt, de faire des siestes légères et, de temps en temps, de faire une cure de sommeil consistant à se coucher 2h plus tôt que prévu pendant un laps de temps. Cette cure de sommeil permet durant cet intervalle de temps de gagner l’équivalent de plusieurs nuits de sommeil ce qui s’avère important pour stimuler et réguler le fonctionnement du système immunitaire. Enfin, notez que savoir se détendre et éviter le stress est aussi important que bien dormir pour les personnes atteintes de SEP.

Activité physique plus que recommandée !

Pour le maintien d’une bonne qualité de vie avec la SEP, sommeil et détente s’avèrent insuffisants s’ils ne sont pas complétés par le sport. Nous avons tous besoin d’une activité physique ou sportive adaptée.

Si vous n’êtes pas capable de pratiquer un sport régulier, débutez par quelques nouvelles prédispositions simples à introduire dans votre quotidien : exemple, faire les petits trajets à pieds ou à vélo, prendre les escaliers au lien de l’ascenseur, etc. Idéalement il faut bouger au moins pendant 30 minutes par jour.

Le sport ne permet pas de guérir, c’est à dire complètement freiner la progression de la SEP selon certaines recherches, mais de vastes études cliniques ont prouvé que l’exercice régulier du sport a une influence significative sur l’évolution de la maladie.

Ces mêmes études démontrent que les personnes atteintes de SEP et qui s’entraînent sous une surveillance spécialisée, ont une amélioration nette de leur mobilité, de la souplesse physique, de l’endurance et de la coordination. Par ailleurs, les sports pratiqués en groupe favorisent la composante favorable du contact social – un autre facteur qui améliore l’humeur et par conséquent l’état de santé.

Qu’est-ce que la myéline ?

La myéline est une membrane biologique qui s’enroule autour des axones pour constituer une gaine.
La gaine de myéline sert à isoler et à protéger les fibres nerveuses comme le fait le plastique autour des fils électriques. Elle joue aussi un rôle dans la vitesse de propagation de l’influx nerveux transportant l’information le long des neurones.

L’immunothérapie avance…

Les traitements disponibles à ce jour ne permettent pas de guérir, mais ils préviennent les poussées mais les espoirs sont grands en ce qui concerne la SEP car l’immunothérapie progresse ces dernières années.

À l’heure actuelle la cortisone est le traitement référence en cas de poussée inflammatoire et des traitements de fond sont utilisés pour moduler l’activité du système immunitaire.

Les immunosuppresseurs sont des traitements plus agressifs, utilisés en seconde ligne pour prévenir l’apparition des poussées. Leur utilisation est limitée aux formes sévères et très actives de la maladie en raison de leurs effets indésirables potentiellement graves.

De nouvelles stratégies immunomodulatrices sont aujourd’hui envisagées. Des chercheurs tentent par exemple de rendre le système immunitaire tolérant aux cellules qui produisent la myéline.

De même, il y a l’hypothèse rétrovirale. L’implication dans la sclérose en plaques d’un rétrovirus endogène est discutée depuis de nombreuses années.

La plus belle nouvelle est peut être celle-ci : La remyélinisation est un phénomène parfois spontané. Oui. Elle est souvent restreinte à la périphérie des plaques mais peut parfois être complète (ce sont les « shadow plaques », appelées ainsi car elles fixent moins le colorant myélinique, d’où leur aspect « ombré »). Environ deux tiers des lésions seraient ainsi réparées, partiellement ou en totalité. Mais ce n’est pas systématique chez tous les patients.

Nos cellules parlent un langage émotionnel…

Il semble donc de plus en plus clair que l’alimentation, l’activité physique, le sommeil et la qualité de vie au sens général soit primordiale dans la lutte contre la maladie. Un autre élément semble fondamental, celui relatif au moral de la personne atteinte de SEP.

Les cellules immunitaires, comme le souligne Deepack Chopra, médecin neurologue et endocrinologue, parlent le langage de nos émotions. Ainsi quand on est en colère, les cellules immunitaires le sont aussi. Quand on est stressé nos cellules le sont aussi et leur intelligence est bloquée par cette nervosité qui se traduit par une fabrication de cortisol (A ne pas confondre avec « cortisone » qui est anti-inflammatoire).

Ultime conseil donc, gardez le moral, faites-vous plaisir, détendez-vous et éliminez toute source de stress dans votre vie. Mangez bien, dormez bien et faites quelque chose qui donne du sens à votre vie, qui vous donne du bonheur.