Se forcer à sourire, pour déstresser…

Se forcer à sourire, pour déstresser…

Est-ce qu’un vrai sourire, équivaut à un sourire forcé ? Souvent, quand on ne va pas bien, on entend ce genre de phrase « Allez souriez, ca va aller ! », en pensant que c’est complètement inutile d’ailleurs, car si le cœur n’y est pas…le sourire ne sera que forcé et donc superficiel ! Une étude menée par des psychologues de l’université du Kansas aux Etats-Unis et qui sera bientôt publiée dans la revue Psychological Science, semble montrer le contraire…

Sourire…

Le sourire est-il le propre de l’Homme ? Peut être pas si sur. Car on sait aujourd’hui que beaucoup d’animaux font des gestes, ou émettent des sons, qui correspondraient dans le registre humain au sourire. Le sourire est par ailleurs une activité sociale par excellence. C’est en rencontrant l’autre que l’on sourit, et c’est parce que nous voulons transmettre un certain message, une certaine bonne humeur, ou invitation à la bonne humeur, qu’on le fait. L’acte de sourire est par ailleurs très différemment perçu, selon les cultures et les traditions. Dans certaines sociétés, il est presque incorrect de ne pas sourire aux gens le matin et de dire bonjour. Dans d’autres cultures, c’est sourire gratuitement aux gens qui serait mal venu….

Sourire induit un ralentissement du rythme cardiaque

Le lien entre les expressions faciales et l’état mental a toujours été mystérieux. La recherche menée par des psychologues de l’université du Kansas aux Etats-Unis s’est attachée à démontrer ce lien. Le rythme cardiaque est par ailleurs un très bon indicateur de l’état de stress. Plus ce rythme est élevé, plus le sujet est stressé. La recherche consiste à demander à un groupe de personnes de tenir une baguette entre les dents, ce qui les force à effectuer les gestes « équivalents » au sourire, en effectuant plusieurs tâches à la fois, ou des tâches compliquées, donc stressantes. La composition des groupes est faite de sorte que l’on ait un groupe de personnes qui font un sourire normal (avec la baguette), un autre groupe de personnes avec un sourire plus authentique (c’est-à-dire impliquant plus de muscles du visage), et un dernier groupe avec une expression faciale neutre (ne tenant pas de baguette).
Les résultats confirment bien entendu l’hypothèse la plus courante et la plus reconnue et qui consiste à dire que le sourire authentique va de pair avec un rythme cardiaque plutôt lent, donc un stress minime. Mais l’autre résultat qui sort de l’étude et qui, lui, est autrement plus intéressant, c’est que même le fait de se forcer à sourire (en tenant donc une baguette entre les dents) influencerait le rythme cardiaque. On a effectivement remarqué un rythme cardiaque assez lent chez ces personnes, en tout cas plus long que celui chez les personnes à l’expression faciale neutre.