L’Homme est-il végétarien, notamment crudivore, par nature ? Si l’on remonte dans le temps c’est en effet ce type de régime alimentaire qui a prévalu pendant le plus longtemps dans l’histoire de l’Homme. Même si les bénéfices santé d’un régime majoritairement végétarien/crudivore ne sont plus à démontrer, il est utile de comprendre si oui ou non l’Homme a besoin, en termes de physiologie, de manger de la viande.
L’homme est-il végétarien par nature ?
Voilà la grande question. Dans les milieux végétariens, on fait souvent référence à un livre publié en France sous le titre Le Rapport Campbell. Ce livre illustre le travail du Pr T. Colin Campbell, un biochimiste américain qui a dirigé une étude sur l’alimentation et la santé portant sur environ 6 500 Chinois de villes rurales dans les années 80. Conclusion : « Ceux qui mangent le plus de produits d’origine animale souffrent le plus de maladies chroniques. En particulier, la viande et les produits laitiers donnent le cancer. »
Il est à noter par ailleurs que le Pr Campbell n’a jamais publié son étude détaillée dans une revue scientifique. Plusieurs critiques sont en effet adressées à son travail : Les statistiques officielles du gouvernement chinois ne vont pas dans le sens de ses conclusions (mais elles ne sont pas très faibles non plus. Oui !). Les marqueurs sanguins analysés dans cette étude (taux de cuivre, niveau d’urée, niveau d’œstradiol, niveau de prolactine, niveau de testostérone et taux de SHBG) ne sont pas confirmés par la communauté scientifique comme étant liés aux variables expliquées, à savoir maladies chroniques et cancer. Mais il est vrai que ce qu’on appelle « la communauté scientifique » est dominé par des courants de pouvoir convergeant vers un sens particulier selon le moment et les intérêts. Meilleur exemple, celui du travail des Pr Even et Debré sur la vérité à propos du cholestérol et des médicaments associés. Un marché juteux pour Big Pharma, et pas d’intérêt thérapeutique.
Si les bienfaits des fruits et légumes ne sont plus à démontrer, les méfaits de la viande rouge notamment ne sont plus à démontrer non plus. Méfaits pour la santé (acidose ou acidité accrue de l’organisme qui forme un terrain favorable pour toutes les maladies, augmente la sensibilité à la douleur, etc). Mais aussi méfaits pour la planète : Est-il utile de rappeler que la pollution due à l’élevage intensif de bœufs est la deuxième cause de pollution à l’échelle de la planète ? (avant même les transports…).
Si certains produits d’origine animale sont clairement à bannir : Cas des produits laitiers dont on sait pertinemment les méfaits aujourd’hui. Certains produits ont des bénéfices qu’on ne démontre plus : le miel en tête, le kéfir de lait aussi. Notez par ailleurs que les céréales (pourtant d’origine végétale) ne sont pas à consommer régulièrement. Elles ne l’ont été que depuis 10.000ans, et ce n’est rien à l’échelle de l’histoire de l’Homme. Si les volailles élevées à l’air libre et consommant une nourriture naturelle sont intéressantes au niveau apport en protéines, la plupart des volailles élevées à la batterie et bourrées d’antibiotiques et agents de croissance sont à éviter. Enfin, même si le poisson sur nos étals est souvent contaminé par les métaux lourds, il reste une des meilleures sources d’iode et d’oméga3. Eléments d’importance capitale pour un métabolisme sain.
Quels bienfaits des légumes ?
Les bienfaits des légumes et des fruits sont trop nombreux pour être listés. Pour résumer on peut dire que les légumes et les fruits sont l’aliment naturel de base de l’être humain, et non les céréales (ou leurs farines et ses dérivés). Ce n’est pas la viande non plus. L’Homme se nourrissait de fruits et de légumes et de feuilles à longueur de journée, consommait de la viande occasionnellement, il était chasseur cueilleur. Cueilleur chasseur plutôt. Mais le plus important c’est que la qualité de cette viande (il y a plusieurs dizaines de milliers d’années) n’est pas du tout celle de la viande qu’on connait aujourd’hui. Plus : les besoins caloriques de cet Homme du paléolithique par exemple ne sont pas du tout les mêmes que ceux de l’Homme moderne vivant dans un appartement chauffé, et travaillant 8h assis dans un bureau.
Pour avoir une idée globale, sachez que les légumes permettent de prévenir l’arthrose, la maladie du siècle et qui touche de plus en plus de jeunes sujets avant la quarantaine. Ils préviennent également les maladies du cœur, encore un fléau de l’époque responsable des plus grands taux de mortalité, mais aussi la maladie auto-immune la plus ravageuse : le cancer.
Une étude récente a montré que les personnes mangeant plus de 7 portions de légumes tous les jours avaient moins de risques de mourir de maladies de civilisation que celles qui ne prenaient qu’une portion de légumes par jour.
Les légumes ont aussi des vertus bien-être : bien-être digestif : manger régulièrement des légumes régule le transit et pourvoie la flore intestinale des bonnes bactéries et micro-organismes sont elle a besoin pour faire sa barrière immunitaire mais aussi pour absorber tous les bienfaits des aliments. Bien-être tout court aussi : les légumes et les fruits ont une action contre le stress. Eh oui !
Sachez par exemple que blettes, épinards et chou vert ou frisé apportent le magnésium dont on ne dira jamais assez l’importance dans la régulation de l’humeur: il équilibre les niveaux de cortisol (l’hormone du stress), maintient (avec le potassium) la pression sanguine et facilite l’assimilation du calcium.
Une pomme par jour pour éviter l’obésité
Voilà un truc simple proposé par des chercheurs de l’Université de Washington qui révèlent que certains composés non digestibles présents dans les pommes et plus particulièrement dans les Granny Smith peuvent contribuer à réduire le risque d’obésité. Celles-ci favorisent la croissance de bonnes bactéries dans le côlon en raison de leur teneur élevée en fibres et polyphénols alimentaires et de leur faible teneur en hydrates de carbone. Bien que soumis à la mastication puis durant la digestion à l’acide gastrique et aux enzymes digestives, ces composés vont rester intacts jusqu’au côlon. Une fois dans le côlon, ils sont fermentés par les bactéries et favorisent la croissance de communautés bactériennes favorables (Conclusions présentées dans la revue Food Chemistry). Une autre étude de l’Université d’Iowa, publiée en 2012 dans la revue PLoS ONE montre qu’un autre composé présent dans la peau des pommes, l’acide ursolique, a la faculté d’accélérer la combustion des calories et peut ainsi réduire l’obésité. Alors, qu’attendez-vous pour manger (au moins) une pomme par jour ?
Des avocats pour le cerveau
Les avocats regorgent de potassium, de glutathion, d’acides gras et de folates essentiels au fonctionnement du cerveau. On trouve aussi ces micronutriments dans les asperges. Mettez le paquet sur les avocats alors en période de travail intense au bureau, ou en période de révision pour vos enfants.
Combien faut-il manger de fruits et légumes par jour pour être en bonne santé ?
Le Plan National de Nutrition et de Santé conseille de manger 5 fruits et légumes par jour : c’est la campagne officielle du « manger-bouger » diffusée par à peu près tous les médias, même si inter coupée de publicités pour des produits trop gras, trop sucrés ou trop salés. Il faut savoir qu’au départ la campagne préconisait de consommer 10 fruits et légumes par jour. Mais cela décourageait le public, alors on a divisé les ambitions du programme par deux.
Le régime paléolithique
En ce moment en librairie un livre passionnant sur le régime de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, intitulé « Le Régime Paléo ». C’est le régime qui fut celui de l’humanité pendant des millions d’années à l’époque paléolithique, avant le développement de l’agriculture il y a 10 000 ans. Ces 10.000 ans sont en fait très courtes par rapport à l’échelle de l’histoire humaine. Trop courtes pour permettre une évolution de nos organes. Nous sommes en effet faits pour manger surtout des fruits et des légumes, pas des céréales. La diète moderne basée sur les céréales est en réalité la cause cachée de nombreuses maladies dites de l’époque (diabète, maladies cardiaques, arthrose, ostéoporose, dépression). L’expérience montre que le retour à un régime paléo, mais aussi à un mode de vie paléo, donc avec beaucoup d’exercice physique en plein air, lutte considérablement contre ces maladies.
