Martin : « Je pense sincèrement que le sport, collectif qui plus est, a été le meilleur remède contre mon manque de confiance »
« Depuis tout petit, je souffrais d’un grand déficit de confiance en mes moyens. Même si j’étais très bon en classe, la vie à l’école était particulièrement difficile, notamment à cause de mon apparence chétive et fragile.
A quatorze ans, un ami de mon père, entraîneur d’une petite équipe de rugby d’un village assez proche du nôtre, qui n’en avait pas, a proposé de m’introduire dans le club.
J’avais d’abord refusé, car je ne m’imaginais complètement écrasé, physiquement et moralement, par les autres joueurs. Mais après une longue période de réflexion, et encouragé par mes parents, j’ai participé à mon premier entraînement. J’ai alors été surpris de constater que plusieurs membres de l’équipe avaient à peu près le même physique que le mien, et que cela ne semblait pas les handicaper, bien au contraire. Ils prenaient plaisir à jouer, et cela se voyait. Il ne m’en fallait pas plus pour me décider à continuer. Je suis resté cinq ans dans l’équipe de rugby. Je pense sincèrement que le sport, collectif qui plus est, a été le meilleur remède contre mon manque de confiance, qui s’est énormément résorbé depuis. A mon avis, il n’y a pas mieux que le rugby pour apprendre à vivre en société, emmagasiner de la confiance, mieux gérer ses émotions, ses peurs. D’autant plus que, contrairement aux apparences, ce sport offre une place à tout un chacun, quelque soient sa constitution physique et son tempérament. Pour ma part, j’ai évolué en tant que demi de mêlée et demi d’ouverture. Ce ne sont certainement pas les plus costauds de tous les postes, mais ils demandent une bonne vision de jeu et un sens de la stratégie. Cela m’a permis de valoriser des qualités que j’avais en moi et, par ricochet, de reprendre confiance. »
