Au beau milieu du changement climatique !

Au beau milieu du changement climatique !

Quand la bouilloire siffle, c’est que l’eau est chaude ! Désormais, chaque année les records de température mensuelle sont battus trois fois plus souvent que si le climat était stable.

Une incroyable croissance !

2°C d’augmentation d’ici l’année 2100, un objectif à ne pas dépasser. Deux petits degrés par rapport à la température moyenne relevée lors des premières mesures modernes en 1880. Sauf qu’entre 1880 et 2012, la température du globe a déjà augmenté de 0,85°C, le changement s’effectue donc maintenant et il ne nous reste qu’un crédit de 1,15°C. Et pour une fois en matière de croissance celle des températures est fulgurante, 60% de la hausse des températures depuis 1980 c’est concentrée sur les 40 dernières années. Depuis 1875, l’Arctique s’est même réchauffé deux fois plus vite que le reste de la planète, avec une hausse de 1°C. Le 21e siècle compte déjà à lui seul, 13 des 14 années les plus chaudes jamais enregistrées. En Australie, depuis 2013 le bureau météorologique a même dû enregistrer une nouvelle couleur, un violet incandescent permettant de signaler les températures dépassant les 50°C.

Une énergie décroissante

Un petit coup de chaud qui modifie en profondeur la machine terrestre, il y a les données spectaculaires comme celles des catastrophes naturelles, qui depuis les années 60 ont plus que triplés et puis il y a celles un peu plus quotidiennes, entre 1960 et 2013 la production alimentaire de blé a chuté de 2% et celle de mais de 1,2%. Moins de nourriture pour une population en pleine croissance, risque de poser quelques problèmes. La hausse des températures est aussi problématique pour notre système énergétique. En France, 61% des prélèvements d’eau douce servent à refroidir nos centrales nucléaires, or quand les eaux de surface se réchauffent les centrales aussi. Lors de la canicule de 2003, 17 réacteurs ont été ralentis ou arrêtés soit 4 gigas watts d’électricité en moins correspondants à 3,5% de la capacité totale de production française. Quant à 2009, on a noté plus de 8 gigas watts de puissance en moins.

Entre 1901 et 2010, le niveau des océans a augmenté de 20 centimètres, comme pour les températures, le phénomène s’accélère. Alors que le rythme moyen était de 1,7 mm/an depuis les années 1900, entre 1993 et 2010, il a presque doublé passant à 3,2 mm/an.

Réchauffement climatique, serait-il trop tard ?

Admettons que nous stoppions toute émission de gaz à effet de serre dans 3 secondes, et bien l’augmentation des températures à la surface du globe ne commencera à ralentir que dans 10 ans au minimum. Car les océans qui capturent l’essentiel du réchauffement continueraient à relâcher en surface une partie de la chaleur accumulée, la température des eaux profondes elle pourrait encore augmenter pendant des siècles voir des millénaires et comme en devenant plus chaude l’eau se dilate, alors le niveau des océans continuerait à monter inexorablement. Par ailleurs, la surabondance de CO2 dans l’atmosphère mène les arbres à l’overdose, depuis le milieu des années 80 dans ce grand poumon qu’est la forêt amazonienne leur mortalité aura augmenté d’un tiers. D’une manière plus générale entre 1959 et 2012, le taux d’absorption des puits de carbone naturel que sont les océans et les forêts aurait chuté d’un tiers. Aujourd’hui, la question n’est plus d’éviter le péril environnemental comme un trou sur la route mais bien de s’adapter en trouvant d’autres voies plus praticables.