La nuisance sonore influence-t-elle sur notre espérance de vie ?

La nuisance sonore influence-t-elle sur notre espérance de vie ?

Une voiture qui passe, un avion qui décolle, le bruit d’une centaine d’enfants dans la cour de récréation, le doux son du klaxon de l’automobiliste impatient et qui ne supporte pas que vous mettiez une minute pour vous garer, et bien tous ces sons ont un impact et une influence sur notre corps, notre stress et notre nervosité.

Le bruit nocif pour l’audition

Le bruit est la première source de nuisance ressentie par les citadins et les citadines. 71% des Français s’en plaignent et un adolescent sur dix souffre aujourd’hui de problèmes auditifs.

A titre indicatif, le décollage d’un avion correspond à 130 décibels, celui d’un concert à 105 décibels et celui du klaxon entre 70 et 80 décibels. Tout en sachant que le niveau que nous ne devrions pas dépasser est de 80 décibels et qu’en dépassant les 140 décibels, l’Homme risque de perdre l’ouïe.

Les niveaux sonores élevés entraînent une dégradation du système auditif qui est peu adapté à les supporter durant de longues périodes. Il s’agit principalement de la dégradation d’une partie des cellules ciliées de l’oreille interne, cellules sensorielles de la cochlée, fragiles et peu nombreuses, elles ne se renouvellent pas, ce qui entraîne une perte irrémédiable de l’audition.

Des effets psychologiques certains

On ne peut fixer le niveau où commence l’inconfort puisque la perception du bruit est subjective et la tolérance varie d’une personne à l’autre. Il semble que les caractéristiques du bruit aient un rôle important dans la gêne. Cette dernière peut avoir un impact conséquent avec l’apparition de pathologies psychiatriques comme l’anxiété, l’irritabilité, l’insomnie ou la dépression. Par ailleurs, le bruit implique un effort pour la compréhension et des difficultés de concentration, ce qui peut diminuer les performances lors de la réalisation de tâches complexes. Il peut aussi avoir des effets sur les comportements avec une augmentation de l’agressivité et une diminution de l’intérêt à l’égard d’autrui.

Enfin, si la gêne diminue face à une exposition permanente au bruit, les fonctions physiologiques de l’individu restent affectées, même après une longue période d’exposition.

Pollution sonore nocturne nuit à la santé

Nos oreilles ne s’endorment jamais, elles entendent tout. De même, notre cerveau reste actif pendant la nuit et réagit aux sons. Voilà qui explique pourquoi la pollution sonore nocturne nuit à la santé, même si l’on ne s’en rend pas compte.

Lorsque l’on est couché dans son lit et qu’un camion passe en trombe devant la maison, on n’est certes pas obligé de prendre la fuite, mais le corps enregistre malgré tout un signal d’alarme. Plongé dans l’incertitude, il maintient un état d’alerte inutile. Il sécrète des hormones du stress, comme l’adrénaline, la noradrénaline et le cortisol. Notre vigilance est accrue, la pression artérielle et la fréquence cardiaque augmentent.

Comment résoudre ce véritable problème de santé publique ?

80 millions d’européens sont confrontés quotidiennement à des niveaux de bruit jugés inacceptables par les scientifiques.

Pour y remédier, de nombreuses innovations ont été mises en place, tel que l’isolation acoustique qui ne doit pas être prise à la légère car une exposition au bruit peut avoir des conséquences néfastes sur l’être humain. Outre les portes, les fenêtres et les murs désormais c’est le toit qui fait l’objet d’une isolation particulière à l’aide d’une laine de verre dernière génération. Il existe plusieurs types de laine de verre, dont les isolants à structure poreuse qui tel un matelas fibreux emprisonnent de l’air mobile, pour piéger et amortir le bruit.

En Israël, en périphérie de Tel aviv, une start-up propose une solution technologique révolutionnaire, la « bubble quiet ». Créer le silence en fonction du type de bruit auquel on est exposé à l’aide d’haut-parleurs qui vont créer un antibruit de 50 cm autour du sujet. D’autres innovations contre le bruit nous environnent bien qu’elles soient moins visibles, tel que les façades des constructions de qualité, qui nous isolent bien plus efficacement qu’avant des nuisances sonores extérieures.