La somathérapie pour trouver la meilleure posture du corps

La somathérapie pour trouver la meilleure posture du corps

« La psychosomatique n’est pas une spécialité de la médecine, mais plutôt une interrogation sur le lien ente l’âme et le corps qui, pour moi, ne sont pas deux entités, mais deux concepts destinés à rendre compréhensible une réalité qui nous dépasse ».
Professeur Sami-Ali Professeur émérite de l’université Paris-VII – directeur scientifique du CIPS.

Ce qui ne s’exprime pas, s’imprime

C’est la devise qui a fondé nombre de disciplines récentes et qui ont pour but de réunifier le corps physique et le corps énergétique. « Ce qui ne s’exprime pas », et plus largement ce qui n’est pas résolu et digéré définitivement, « s’imprime », ou s’emmagasine dans le corps. De là naissent les maladies psychosomatiques, par définition. De là viendraient toutes les maladies selon une partie de plus en plus grande de thérapeutes en tout genre, et qui conçoivent l’Homme comme un tout : Des organes et un métabolisme profondément liés au ressenti, à l’émotionnel et au psychique.
Concrètement, chaque déséquilibre va se répercuter d’une manière ou d’une autre sur les organes, les articulations ou la circulation des fluides (sang ou lymphe). Le but de la somathérapie est tout simplement de remédier à un déséquilibre qui s’est exprimé dans le corps, et via le corps, pour rétablir un équilibre.

Quelles thérapies ?

La somathérapie désigne thérapie du corps, elle converge donc avec un ensemble de pratiques, comme les massages, l’ostépathie ou la réflexologie. Ce sont toutes des thérapies destinées à réveiller la mémoire inscrite dans le corps, et de la libérer.
Le massage, toucher affectif ou toucher thérapeutique, permet de parler au corps. La peau n’est pas une simple enveloppe extérieure, c’est l’organe le plus riche et le plus irrigué en vaisseaux sanguins. Autrement dit c’est un organe via lequel on peut énormément communiquer, via le système nerveux et les milliards de vaisseaux cutanés, avec le corps physique, et celui psychique. Le toucher est en effet une forme de communication, une forme bien plus ancienne que celle verbale, et qui s’adresse au moi tout entier.
Il existe une très grande variété de massages, par des pierres, des jets d’eau, des outils spécifiques (dans la tradition chinoise notamment), ou simplement par des mains expertes. La somathérapie ajoute au massage la manipulation ciblée de certains points, ou postures, du corps.

Une note d’étymologie et d’histoire

Étymologiquement, somathérapie veut dire : thérapie du corps. Discipline assez récente, la somathérapie est quelque part fille de la psychosomatique, elle même apparue en France en 1947 avec le Professeur Ziwar dans le service psychiatrique à l’Hôpital Sainte-Anne. Le terme somathérapie regroupe thérapie manuelle et travail postural : faciliter une prise de conscience plus globale de l’être, en trouvant la meilleure posture qui convienne à la personne.

Des diplômes universitaires ?

Oui. Un somathérapeute est quelqu’un qui détient un diplôme universitaire. C’est la Fédération Internationale de Somathérapie qui gère cela. En France il semble que la discipline ne soit pas encore très répandue, quelques établissements offrent des formations. L’Institut Chun par exemple. L’Amérique du nord a de l’avance sur ce plan, un diplôme est délivré par l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec. Un Diplôme-de-Psycho-Somathérapeute est aussi délivré par le ministère de la santé au Québec.

Avis de l’expert : Sylvie Cady, Directrice du Centre international de psychosomatique CIPS
• Comment pouvez-vous définir la psychosomatique pour le grand public ?
La psychosomatique relationnelle se conçoit comme une discipline ouverte donnant au plan clinique et théorique, une place importante au  corps. Elle  doit être pensée dans un lien de réciprocité  entre le psychique, le somatique et le relationnel. L’imaginaire qui fait référence au rêve et à son fonctionnement a une part importante dans le fonctionnement psychique du sujet. Mais c’est surtout autour du conflit, avec ou sans issue (nommée impasse) que se situe la pathologie psychosomatique .Le corps porté par un rythme corporel ou rythme contraction-détente est le support de la pathologie psychosomatique: toute problématique qui provient d’une situation psychique, a une répercussion corporelle, en hyper ou hypo-tension (dépression) .Cette répercussion joue un rôle dans le déclenchement de la pathologie psychosomatique.

Sylvie Cadet est Docteur en psychologie clinique, Psychanalyste, Psychosomaticienne, Responsable du DU de psychosomatique à Toulouse, et Directrice de la Collection Recherches en psychosomatique aux Editions EDK.