Les arbres se parlent…

Les arbres se parlent…

Savez-vous que les arbres se parlent comme les humains se parlent, mais avec un autre langage… Savez-vous que les arbres sont capables de préserver des souches d’espèces qui disparaissent en envoyant une solution sucrée à leurs racines ? Savez-vous ce qu’est la couronne de timidité ? Zoom sur la phytosociologie.

Phytosociologie ?

Oui vous avez bien lu, la phytosociologie est une discipline à part entière qui permet de comprendre et d’analyser les comportements sociétaires et les relations spatio-temporelles des végétaux. La neurobiologie est une discipline de plus en plus reconnue aujourd’hui. , Stefano Mancuso, fondateur du Laboratoire international de neurobiologie végétale, développe ses hypothèses dans son dernier ouvrage, Brilliant Green (Michael Pollan, 2015) : « Les études les plus récentes du monde végétal ont démontré que les plantes sont sensibles (et donc sont douées de sens), qu’elles communiquent (entre elles et avec les animaux), dorment, se souviennent et peuvent même manipuler d’autres ­espèces. Elles peuvent être décrites ­comme intelligentes. ». Un ouvrage à lire et à partager… Brilliant Green: The Surprising History and Science of Plant Intelligence. Stefano Mancuso et Alessandra Viola. 13 avril 2015, 20 euros. 

Economie collaborative dans le règne végétal

C’est désormais prouvé, les végétaux communiquent entre eux, ils s’échangeant des informations, et même, des nutriments. Le partage, « l’open source » et l’économie collaborative sont dans la nature, ce n’est pas l’Homme qui les a inventés. L’économie collaborative est liée à l’essence de Gaïa, elle pré existe à la civilisation humaine. On savait depuis quelques décennies qu’il existe une intelligence dans le règne végétal, l’hypothèse est très sérieuse pour une bonne partie des chercheurs même si elle reste sur réaliste et inacceptable pour la plupart d’entre eux. On parle précisément du « Wood Wide Web », l’internet du végétal en quelques sortes et via lequel ils communiquent. Ils communiquent par exemple en s’avertissant mutuellement de dangers via des signaux électriques. On sait que des plantes sont capables de transmettre une information à des plantes de la même espèce et même d’une autre espèce pour « dire » que tel insecte est arrivé. La plante avertie met alors en place un comportement différent et destiné à tuer cet insecte en fabriquant un suc mortel (pour l’insecte) sur ses feuilles. Une stratégie clairement mise en place pour arriver à un but particulier. On pense que la communication entre végétaux se fait via ce qu’on appelle un réseau mycorhizien, c’est-à-dire la colonisation par les filaments mycéniens de champignons, des racines d’une plante. Le phénomène est en tout cas bien réel, c’est certainement ce qui a inspiré le scénario du célèbre film Avatar où une communauté d’humains couleur bleue vit sur une terre éloignée en harmonie totale avec les végétaux avec lesquels ils communiquent, avec les animaux aussi. En tout cas pour les spiritualistes, les arbres parlent bien sûr, plus que cela, ils traduisent une intelligence supérieure. Un « ensemble d’arbres qui parlent » c’est un seul esprit supérieur qui s’incarne via ces arbres… ce serait à l’image de ces oiseaux qui font des tableaux extraordinaires dans le ciel en se déplaçant comme un seul corps. Ou encore comme ces petits poissons qui dansent en groupe et effraient leur prédateur par leurs chorégraphies superbement orchestrées.

L’expérience déterminante

Des chercheurs de l’université suisse de Bâle avec la participation du docteur Tamir Klein, ont mené des expériences dans une forêt helvétique pour découvrir comment se comporteraient les épicéas avec des concentrations de CO2 plus élevées dans l’atmosphère. Pour leur étude, ils ont donc pulvérisé du carbone 13, un isotope du carbone, dans la canopée de la forêt de sapins centenaires. Résultats : une partie du carbone a été recueillie par les épicéas ciblés via la photosynthèse, phénomène naturel qu’on connait déjà. 40 % s’est retrouvé dans les racines d’arbres voisins, des hêtres, des mélèzes et des pins. Les scientifiques ont ainsi calculé que sur un seul hectare de forêt, quelque 280 kilogrammes de carbone, soit 4 % de celui absorbé par la forêt, se transmettent entre les arbres à travers le sol. Ainsi,  les arbres se partagent le carbone pour assurer leur croissance et se partagent les quantités disponibles entre « amis » ou « voisins ». Les arbres se nourrissent d’air, de dioxyde de carbone, de lumière et d’eau, mais aussi de carbone qu’ils produisent eux-mêmes ou partagent entre voisins

Des arbres timides ?

Probablement oui. En tout cas c’est une autre observation en matière de phytosociologie. Les chercheurs sont en effet intrigués devant ces paysages d’arbres dont les feuillages évitent soigneusement «  de se toucher ». On parle ainsi d’une sorte de timidité dans les racines de certaines espèces d’arbres qui ne s’entremêlent pas. C’est la fameuse « couronne de timidité » liée à certaines espèces. Il s’agit d’espacements et de tracés clairs et irréguliers entre arbres qui peuvent être vus depuis la base de leurs troncs. Plusieurs hypothèses sont avancées par les chercheurs : La pousse des branches casse les bourgeons des autres arbres, empêchant ainsi un entremêlement ? Certains feuillages dégagent-ils un gaz particulier qui crée cet espace par frottements ? Ou alors peut être que garder cette distance de sécurité permet de ralentir la propagation de larves, protection contre les épidémies donc ? Enfin, il est également probable que les « fentes de timidité » soient maintenues afin de permettre une meilleure luminosité en forêt.

La couronne de timidité

La couronne de timidité, appelée “crown-shyness” est un concept inventé en Australie en 1960 quand les scientifiques ont commencé à s’interroger sur les fentes ou séparation entre feuillages et racines très visibles chez certaines espèces d’arbres comme le palétuvier blanc, le pin tordu ou le chêne vert. Certains arbres seraient-ils timides ? Les arbres seraient-ils munis d’une certaine intelligence individuelle qui engendre un comportement individuel ?