Méditer modifie l’anatomie du cerveau

Méditer modifie l’anatomie du cerveau

Un organe mou qui pèse 1,3 kg chez l’adulte et qui retrouve la taille d’une mandarine si on lui retire les 80 % d’eau et les 10 % de graisse qui le composent quand il est en marche. Voilà ce qu’est le cerveau. Un organe extraordinairement complexe, fascinant. Plus fascinant encore, le fait qu’on puisse agir sur son anatomie, juste en fermant les yeux et en faisant le vide dans la tête…

Les bases du fonctionnement du cerveau

Comment fonctionne cette fabuleuse machine qui coordonne cellules, câbles et clés chimiques ? Le cerveau est une sorte de toile avec des milliards de nœuds, les neurones, et des milliards de milliards de connexions entre ces neurones (les synapses). Le processus de la cognition, ou du traitement de l’information qui vient du monde extérieur, se résume sur le plan biologique à une série de réactions chimiques et électriques qui connectent des milliards de neurones distribués dans plusieurs réseaux. En effet, la structure du cerveau des génies démontre une connectivité hors-norme de certaines parties. A noter également que l’une des causes de dépression est l’hyper connectivité cérébrale, c’est-à-dire une connexion qui s’établit de façon très soutenue, « exagérée » probablement. La connexion semble être la clé de tout.

Plasticité cérébrale

Le principe de la plasticité cérébrale est la clé de la majorité des challenges dont est capable le cerveau. Il s’agit de dire que le cerveau est en constant changement. Il change en effet sous l’effet de la multitude d’expériences que vit une personne. Des réseaux de neurones se renforcent avec l’usage, d’autres disparaissent, avec le manque d’usage.
C’est ainsi que l’on commence à soigner des personnes atteintes de troubles moteurs, des personnes même très avancées dans l’âge(), en partant de cette hypothèse.
La plasticité cérébrale est aujourd’hui une chose confirmée, reste à optimiser le déclenchement de ce processus, et sa pérennité dans le temps. Le principe prépare le terrain à l’hypothèse majeure que les observations par imagerie médicale ont permis de confirmer, celle d’un changement de l’anatomie même du cerveau, grâce à la pratique régulière de la méditation.

Comment agit la méditation sur le cerveau

Les études démontrent de façon claire et sans équivoque que la pratique de la méditation régulière apporte des transformations profondes au cerveau. Des transformations physiques, anatomiques. On observe d’abord une très forte augmentation des ondes à haute fréquence gamma (), ondes qui traduisent un bien-être extrême mais aussi un fonctionnement intense au niveau des neurones. On observe aussi une activité plus intense dans la partie préfrontale gauche du cortex cérébral, siège des émotions positives, submergeant en même temps l’activité de la partie droite du cortex, centre des émotions négatives et de l’anxiété.
Les études semblent donc dire que méditer rend heureux, moins anxieux, et plus serein, avec en prime de meilleures capacités mentales, et une moindre fatigue mentale.
Conclusion : L’exercice physique permet de travailler les muscles et de transformer le corps physique. L’exercice mental permet d’agir sur le cerveau, instrument même par lequel nous connaissons le monde. L’Homme est vraiment libre ?!

Oui la neurogenèse est continue…

Il faut savoir que toutes les cellules du corps se régénèrent en continu, au bout de trois mois environ, toutes les cellules auront changé, sauf les neurones, pensait-on. La neurogenèse désigne le processus par lequel le cerveau crée de nouvelles cellules, de nouveaux neurones donc. Avant, on croyait que la fabrication de nouveaux neurones s’arrêtait à un certain âge. Les capacités cognitives et les possibilités de guérir devraient s’arrêter donc, avec l’arrêt de la fabrication de nouvelles cellules. Aujourd’hui, la découverte des cellules souches existant dans nos cerveaux (F. Gage), confirme l’hypothèse d’une neurogenèse continue. Ce qu’on ne sait pas encore c’est comment déclencher le processus de croissance qui va porter ces cellules à maturité, afin qu’elles deviennent des cellules nerveuses ou neurones. La piste de la richesse des interactions et de l’environnement est présentée en tête… Plus on multiplie les expériences, les lectures, les rencontres, les découvertes, plus on favorise la croissance de ces cellules souches.

Le programme en 10 étapes

(mettre les chiffres de 1 à 10 en gras et en plus grande taille)
• Le matin, levez-vous un quart d’heure à l’avance. Buvez un verre d’eau à jeun, rafraichissez-vous ou prenez une douche.
• Asseyez-vous jambes croisées sur un tapis posé à même le sol. Le dos doit être droit mais sans rigidité. Relâchez les épaules et les mains, à placer sur vos genoux.
• Fixez votre regard sur un objet que vous aimez bien.
• Soyez attentif aux bruits de l’environnement jusqu’à les intégrer en vous-même.
• Soyez  attentif aux sensations éprouvées au niveau du corps, qu’elles soient agréables ou désagréables, voire douloureuses, jusqu’à ne faire qu’un avec elles.
• Faites le vide mental. Ne pensez à rien en particulier. C’est comme si vous contenez vos pensées, vos émotions et vos sensations.
• Votre pensée va générer automatiquement des idées diverses, anarchiques. Elles semblent vous ramener à la raison en vous rappelant qu’il est l’heure d’aller manger ou consulter vos emails avant de partir travailler.
• N’essayez pas de neutraliser ces pensées. Ne vous blâmez pas parce que vous n’êtes pas suffisamment concentré, adoptez une autre stratégie : Laissez passer les pensées, comme des nuages passent dans le ciel. Quand vous essayez de les bloquer vous les amplifiez en réalité. Laissez passer.
• Soyez attentif à ces pensées jusqu’à découvrir, ressentir, la source en vous qui décide d’attribuer son attention à la pensée ou à l’émotion.
• Cette source vous la connaissez par une sensation forte et paisible en même temps. Le point zéro du mental, ou le vide, va réapparaitre, comme le ciel bleu après les nuages. Maintenez ce stade le plus longtemps possible. C’est bientôt le nirvana !

Répétez cet exercice le soir en rentrant et avant de manger. Avec le temps vous allez vous sentir beaucoup plus léger. Le poids des pensées et des émotions parasites aura disparu. Vous pouvez contrôler vos pensées et vos émotions. C’est vous qui décidez d’attribuer de l’attention à quelque chose, donc de la renforcer, ou pas.

Ce dont vous avez besoin :

• Un bon tapis hand made avec des couleurs qui vous font vibrer.
• Un petit Bonzaï pour servir de point fixe.

LE FABULEUX DESTIN DE VOTRE CERVEAU
Bernard Sablonnière
PARUTION 3 OCTOBRE 2013

Dans cet essai le neurobiologiste Bernard Sablonnière dévoile le fonctionnement du cerveau et divulgue quelques pistes pour utiliser au mieux cet organe. Il détaille les fonctionnalités acquises à chaque stade de la vie, de la naissance à l’âge adulte et explique pourquoi la mécanique se grippe lorsque certaines zones du cerveau ne fonctionnent plus correctement. Y a-t-il des facteurs favorisant l’Alzheimer ? Comment peut-on entretenir et prendre soin de son cerveau tout au long de sa vie ? Comment lutter contre la perte de mémoire en vieillissant ? Des pistes de réponse dans cet ouvrage.

Bernard Sablonnière est médecin biologiste et professeur de biochimie à la Faculté de Médecine de Lille. Au sein du centre de recherches INSERM, il mène des recherches sur les mécanismes moléculaires des maladies neurodégénératives.
320 pages
20,90 €
Éditions Jean-Claude Gawsewitch